Une musique morose joue lorsque le texte à l’écran apparaît :

Le moulin et l’adolescent nazi : Un couteau au dos

La scène ouvre sur un long couloir étroit et ombragé.  Des peintures sont affichées sur le mur.  Une lumière suit une demoiselle qui marche lentement, munie d’une lampe de poche.  Elle s’arrête et examine un endroit vide sur le mur où, de toute évidence, il devrait s’y retrouver une peinture.

On entend la voix de Joe dire :

« Donc, il manquait un tableau.  C’est comme ça que tout a commencé. »

Le film coupe et passe à Joe qui se retrouve dans une chambre d’entreposage. Il recherche une longue rangée de photographies. Joe porte des bretelles et une chemise blanche. Ses cheveux sont lissées en arrière; il cherche à travers une pile de photos sur le plancher. Il en choisit une et la place sur un coffre.

La voix continue :

« Un espace sur le mur qui avait besoin d’être rempli et ce serait à moi de le remplir.  La patronne avait dit : « Trouvez-moi une peinture.  Assurez-vous qu’elle raconte une histoire et trouvez-la d’ici 24 heures.  Nous avons une fin de semaine importante qui approche. »  Puis, elle avait ajouté : « Pas de pacotille, compris Joe? »

Pendant que Joe continu à parler, nous assistons à des retours en arrière de Joe polissant les fenêtres des expositions, passant la vadrouille et balayant le plancher.  Il salue les touristes qui se présentent au musée mais est visiblement ennuyé!

« Pas de pacotille.  J’allais lui montrer ce dont j’étais capable.  Je travaillais au musée depuis plus d’un mois et, jusqu’ici, je n’avais fait que balayer, classer et sourire aux touristes – c’était bien ma chance. »

Joe est de retour dans la chambre d’entreposage et sélectionne plus de peintures et les place sur différents coffres.

« Ça semblait assez simple.  Je me rendrais à l’entrepôt.  J’y trouverais un beau vieux morceau d’art militaire.  J’écrirais un scénario et voilà, je serais un héros historique. »

Joe examine certaines peintures empilées contre le mur, et dit :

« Mais les choses se sont compliquées assez rapidement.

Je retirais quelques pièces, les sortant une à une pour mieux les voir.  J’étais juste sur le point d’exposer la dernière quand ma main saisit quelque chose au verso. »

Joe dépose les peintures sur une pile de valises et tout-à-coup se coupe légèrement le doigt.  Il s’étire le bras derrière la peinture et retire un couteau attaché au verso.

« Un petit poignard. »

Joe étudie le couteau pour quelque instants, recule et regarde les quatre peintures.  Puis il examine le couteau de façcon plus appronfondie.  Pendant cette scène, on entend aisément le tic-tac de l’horloge située derrière lui. 

« Je devais prendre une décision et vite.  Avais-je bien réagi ou avais-je choisi ce joli petit paysage ayant un couteau au verso? »

Écran se fige.